On est tous passés par là : il y a un moment dans la vie des parents où la télévision devient un merveilleux outil afin de garder bébé occupé quelques minutes, nous permettant ainsi de prendre une douche en paix ou encore, de vaquer à quelques tâches dans la maison. Pourtant, les médecins recommandent en général de ne pas exposer les jeunes enfants à la télé ou aux écrans avant l’âge de 18 mois. Bien souvent, les enfants sont initiés à la technologie bien avant cela, mais selon des études sur le sujet, les écrans peuvent avoir un impact sur leur développement.
Nous avons attendu un peu au-delà de 18 mois avant de laisser Maximiliano écouter la télévision pour la première fois. En fait, il n’a été initié à la télé et aux écrans de tablettes que vers 22 mois et ce fut alors le coup de foudre pour Cocomelon, l’émission qui fait fureur auprès des tout-petits en ce moment grâce à leurs mélodies entraînantes. Puis, la tablette nous est apparue comme un précieux allié lorsqu’on a quitté la maison pour aller passer un mois en Italie. Le rêve! Youtube est alors devenu notre meilleur ami à l’aéroport, puis au restaurant, ou dès que Max semblait difficile à calmer. On alternait alors entre les vidéos de camions (son dada), les vidéos éducatifs sur le langage, et les dessins animés approprié pour son âge.
C’est probablement un hasard, mais c’est à ce moment précis que notre petit garçon a commencé à nous faire des crises et à avoir de la difficulté à gérer ses émotions. Un passage obligé dans le développement d’un enfant – le fameux Terrible Two! – et malgré tous les articles lus sur le sujet, formations achetées en ligne ou conversations avec d’autres parents, on a eu beaucoup de difficulté à vivre ces mois de transition. L’arrivée d’un petit frère a rajouté de l’huile sur le feu, et puis même si on désirait limiter son exposition aux écrans, le iPad était devenue t la seule façon de le faire déjeuner et se préparer le matin pour aller à la garderie.
Si « vous êtes ce que vous mangez », alors le cerveau est ce qu’il expérimente, et le divertissement vidéo est comme de la malbouffe mentale pour les bébés et les tout-petits.
Extrait tiré du site healthychildren.org
Malgré notre bienveillance, notre support et notre amour, les crises de Max ne semblaient pas diminuer. Après une discussion éclairée avec son éducatrice de la garderie, nous avons décidé de couper les écrans en semaine et de conserver cette activité pour les weekends. La nouvelle routine consistait plutôt à mettre de la musique pour danser le matin et lui permettre de jouer et se dégourdir dès que possible, au lieu de le laisser se perdre dans les vidéos colorés et un peu trop stimulants pour son cerveau de deux ans et demi.
Nous avons été impressionnés de remarquer un changement net dans son comportement après seulement quelques jours. Bien qu’on ait dû être fermes et essuyer des larmes à chaque refus d’ouvrir la télé ou la tablette, on a bien vu que ce changement lui faisait le plus grand bien. Après la première semaine, Max était déjà plus coopératif, moins agressif et plus souriant. Nous avons ainsi décidé de ne plus l’exposer à la télévision du tout, même les weekends, pour le bien de tous.
” Le problème ne réside pas seulement dans ce que les tout-petits font pendant qu’ils regardent la télévision; c’est plutôt ce qu’ils ne font pas. Plus précisément, les enfants sont programmés pour apprendre en interagissant avec d’autres personnes. Le mélange des expressions faciales, du ton de la voix et du langage corporel entre un tout-petit et un parent n’est pas seulement beau à regarder, c’est si complexe que les chercheurs doivent enregistrer ces interactions sur vidéo et les ralentir juste pour voir tout ce qui se passe. Chaque fois qu’une partie de cette danse, enfant ou parent, regarde la télévision, l’échange s’arrête.
Un tout-petit apprend beaucoup plus en frappant des casseroles sur le sol pendant que vous préparez le souper qu’en regardant un écran pendant le même temps, car de temps en temps, vous vous regardez tous les deux.”
Extrait tiré du site healthychildren.org par le docteur David Hill, MD, FAAP, Vice President of Cape Fear Pediatrics à Wilmington, NC
Cela fait maintenant deux mois que la nouvelle routine est installée, et le comportement de Max est beaucoup plus positif. Le voir s’épanouir à travers des activités de bricolage, à cuisiner avec nous ou simplement à jouer avec les autres est un pur bonheur. Jamais je n’aurais cru que ce changement ferait autant une différence dans nos vies, et c’est pourquoi je tenais à partager notre histoire afin d’aider d’autres familles pour qui cela pourrait être aussi bénéfique.
Maximiliano a écouté la télévision pour la première fois depuis plus de deux mois ce weekend, et bien qu’il semblait heureux de retrouver ses camions colorés à l’écran, il n’est demeuré qu’une quinzaine de minutes assis avant d’aller rejoindre sa salle de jeux. Et nous, on a fermé la télé en s’écriant victoire!